Au Venezuela, les cryptomonnaies ne sont pas qu’un simple moyen de spéculation. Elles sont devenues un outil indispensable pour se protéger de la dévaluation rapide de la monnaie nationale, le bolivar. Face à une inflation galopante, les habitants se tournent massivement vers des actifs numériques comme Bitcoin (BTC) ou les stablecoins pour préserver leur pouvoir d’achat. Le point dans cet article.
Dans un contexte où le bolivar, monnaie nationale du Venezuela, a perdu plus de 70 % de sa valeur depuis octobre 2024, les cryptomonnaies s’imposent comme une alternative viable pour les populations. Selon un rapport de Chainalysis, le Venezuela se classe au 13e rang mondial pour l’adoption des cryptomonnaiess, avec une augmentation de 110 % de leur utilisation en 2024.
Cependant, un récent article du Financial Times souligne également que le gouvernement de Nicolás Maduro, en menant une répression contre l’utilisation du dollar américain sur le marché noir, a involontairement poussé les citoyens à se tourner vers les cryptomonnaies. Cette politique a rendu le dollar plus difficile d’accès, faisant du Bitcoin et des stablecoins une alternative plus sûre pour les transactions et l’épargne.
De plus, des plateformes comme Binance et Airtm permettent désormais aux petits commerces et aux grandes chaînes de détail d’accepter les paiements en cryptomonnaies. Même les universités proposent des cours sur ces actifs numériques, témoignant de leur intégration croissante dans l’économie locale.
L’inflation au Venezuela a atteint 229 % en mai 2025, selon l’Observatoire des Finances du Venezuela (OVF). Dans ce contexte, les cryptomonnaies offrent une protection contre la dépréciation du bolivar. Elles sont également utilisées pour les transferts d’argent internationaux, avec des frais nettement inférieurs à ceux des services traditionnels comme Western Union.
Malgré les sanctions américaines qui compliquent l’accès aux plateformes comme Binance, les Vénézuéliens continuent d’adopter massivement les cryptomonnaies. Le gouvernement, de son côté, a tenté de lancer sa propre monnaie numérique, le Petro, en 2018.
En effet, l’ambivalence du gouvernement est également un point clé. Bien qu’il ait tenté de freiner l’utilisation de certaines devises étrangères, il a lui-même expérimenté avec le Petro, une cryptomonnaie nationale. Mais le projet a échoué sur fond de corruption ce qui a renforcé l’idée que les cryptomonnaies décentralisées sont une meilleure solution pour les Vénézuéliens.
Les cryptomonnaies jouent un rôle crucial dans l’économie vénézuélienne, offrant une bouée de sauvetage face à une inflation incontrôlable et à une monnaie nationale en chute libre. Alors que le gouvernement peine à stabiliser le bolivar, les citoyens prennent les choses en main, utilisant Bitcoin et les stablecoins pour sécuriser leurs finances.
