Les stablecoins occupent une place fondamentale dans l’écosystème des cryptomonnaies, et pourraient désormais s’imposer dans le système financier international. Ils se positionnent aujourd’hui comme une solution fiable pour les paiements internationaux.
Selon des estimations de certains acteurs de l’économie numérique, les stablecoin pourraient atteindre près de 12 % des transactions transfrontalières d’ici 2030, soit environ 1 000 milliards de dollars de volume.
Cette progression serait portée par une réglementation plus claire, l’engagement croissant des institutions financières traditionnelles et le développement de blockchains conçues spécifiquement pour ce type d’actifs.
En 2024, les stablecoins ne pesaient pas plus de 3 % des 195 milliards de dollars du marché mondial des transferts de fonds. La capitalisation des ces cryptomonnaies a désormais atteint environ 273 milliards de dollars, et les estimations tablent sur un quadruplement du volume des paiements dans les cinq prochaines années, avec un objectif d’un trillion de dollars.
Cette croissance trouve largement son origine dans des avancées réglementaires clés. Aux États-Unis, le Genius Act a enfin donné aux stablecoins un cadre légal clair, comblant un vide qui durait depuis des années.
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En Europe, le règlement MiCA définit désormais avec précision les règles entourant l’émission et l’utilisation des stablecoin. Ces mesures rassurent les investisseurs institutionnels et incitent banques et sociétés de paiement à entrer sur ce marché très attractif, attirés par la possibilité de moderniser leurs infrastructures et de réduire les coûts des transactions internationales.
Si Tether (USDT) et Circle (USDC) restent en tête, l’arrivée de nouveaux acteurs comme le RLUSD de Ripple commence à rebattre les cartes. La bataille se joue désormais sur la capacité à proposer des solutions à la fois rapides, fiables et parfaitement compatibles avec les infrastructures financières existantes.
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Cette progression des stablecoins s’accompagne désormais du développement de blockchains créées par les émetteurs eux-mêmes. L’objectif est de maîtriser toute la chaîne des transactions, réduire les coûts opérationnels et augmenter la valeur captée à chaque règlement.
Tether gère déjà plusieurs réseaux, tandis que Circle a annoncé le lancement d’Arc, sa propre infrastructure. Stripe, acteur clé du paiement en ligne, développe également un projet dans ce sens avec l’appui de MetaMask.
Ces blockchains rendent notamment plus faciles les paiements directement sur des réseaux optimisés, sans passer par des intermédiaires. Ainsi, elles garantissent des transactions plus rapides et plus transparentes, tout en offrant une sécurité accrue.
Les stablecoins sont ainsi en train de s’imposer, et sont désormais loin d’être limités aux usages crypto. Ils pourraient bientôt s’imposer comme un pilier de la finance mondiale. Leur importance grandissante dans les paiements transfrontaliers pourrait fragiliser la suprématie des systèmes traditionnels.
Ainsi, il ne paraît pas étonnant de devoir envisager qu’un dollar sur huit transite par un stablecoin d’ici 2030 relève désormais d’un scénario concret. C’est un scénario désormais crédible, à condition que la réglementation, la liquidité et l’interopérabilité continuent de progresser au rythme de cette adoption mondiale.