La Fed se réunit le 18 juin 2025 dans un contexte économique incertain. Inflation persistante, marché du travail robuste et tensions commerciales compliquent la décision sur la baisse des taux d’intérêt. Quels choix fera la banque centrale américaine ? Quels impacts réels pour l’économie et les marchés financiers ?
La perte de valeur du dollar américain pourrait aggraver la pression sur la politique monétaire. Une préoccupation de la Fed qui s’apprête à évaluer l’économie américaine en juin prochain. Notamment : le marché du travail et l’inflation. Plusieurs facteurs clés pourraient également peser sur sa décision.
- Le taux de chômage reste bas, à 3,7 %, en avril 2025, témoignant d’un marché du travail dynamique qui crée environ 200 000 emplois par mois ;
- La croissance salariale, maîtrisée autour de 4 %, limite pour l’instant le risque d’un emballement inflationniste lié à l’augmentation des revenus.
Pourtant, l’inflation sous-jacente, mesurée par l’indice des prix à la consommation hors alimentation et énergie, demeure à un niveau élevé, autour de 3,2 %, bien au-dessus de l’objectif fixé par la Fed à 2 %. Ainsi, le prochain rapport sur l’indice des prix à la consommation (CPI), attendu pour le 11 juin, sera un indicateur déterminant pour l’orientation de la politique économique et monétaire.
Jerome Powell a récemment déclaré être attentif à l’évolution des données avant de modifier la politique monétaire.
Cette prudence du patron de la Fed reflète la complexité du contexte. Le dilemme est clair : baisser les taux pourrait stimuler l’emploi, mais relancer l’inflation. Maintenir ou augmenter les taux freinerait la croissance, avec un risque de hausse du chômage et un ralentissement de l’économie, déjà estimée à une croissance modérée.
Cette posture d’attente aura des répercussions concrètes :
- Un statu quo rassurerait les marchés financiers sur la stabilité de la politique monétaire. Mais, limiterait le potentiel de croissance à court terme ;
- Les emprunteurs, notamment dans l’immobilier, continueraient de faire face à des coûts élevés, ralentissant certains projets d’achat ;
- Une baisse modérée des taux serait un signal fort pour les marchés boursiers, souvent sensibles aux mesures accommodantes ;
- Elle pourrait relancer les secteurs dépendants du crédit, comme l’immobilier et la consommation ;
- En revanche, une inaction prolongée face à l’inflation pourrait aggraver la pression sur le pouvoir d’achat ! Ralentissant ainsi la consommation et augmentant le risque de récession.
La posture d’attente de la Fed, avec des taux élevés et risque de récession, pourrait pousser certains investisseurs vers le bitcoin, perçu comme une protection contre l’inflation et une alternative face aux marchés traditionnels.
Au final, à quoi s’attendre pour les taux d’intérêt de la réunion de juin de la Fed ? Le consensus à la Fed privilégie le maintien des taux, stables entre 4,25 % et 4,50 %. Des experts insistent sur la prudence, compte tenu d’une inflation toujours au-dessus de 3 % sur un an, rejetant les baisses précipitées.
Pourtant, plusieurs éléments pourraient modifier cette trajectoire. Une baisse inattendue de l’inflation, un ralentissement observé du PIB américain (+1,8 % en glissement annuel selon le Bureau of Economic Analysis), ou un apaisement des tensions commerciales, notamment avec la Chine, pourraient inciter la Fed à annoncer un premier allègement monétaire, possiblement dès juin, mais pas évident !
La plateforme Polymarket illustre la perception du marché sur une possible récession américaine en 2025, avec environ 39 % de chances évaluées. Ce sentiment d’incertitude reflète les tensions économiques et monétaires qui pèsent sur les décisions de la Fed.
Les négociations entre les États-Unis et la Chine sont déterminantes :
- Une avancée significative renforcerait la confiance des entreprises et encouragerait les investissements ;
- À l’inverse, sans progrès, les incertitudes persisteraient, freinant la croissance économique.
La réunion de juin 2025 s’annonce donc comme un moment crucial, où la Fed devra trouver l’équilibre entre prudence et réactivité. Surveiller de près les indicateurs clés: inflation, emploi, croissance. L’évolution des tensions commerciales sera indispensable pour anticiper la trajectoire des taux d’intérêt et leurs répercussions concrètes sur l’économie et les marchés