Alors que le président Donald Trump continue de vouloir peser de tout son poids dans l’économie américaine, la Réserve fédérale (Fed) devient maintenant un champ de bataille politique. Après la nomination de Stephen Miran à la place d’Adriana Kugler, c’est l’affaire du limogeage de Lisa Cook qui relance les critiques envers le président. L’opposition accuse la Maison-Banche d’avancer ses pions pour que la Fed mette en place la politique de relance souhaitée par les Républicains.
Les accusations de Donald Trump contre Lisa Cook concernent une fraude hypothécaire présumée. Le président affirme qu’elle aurait falsifié des documents pour obtenir un prêt immobilier avantageux avant sa nomination à la Fed. Ces allégations ont été largement relayées par les médias conservateurs, bien que Lisa Cook ait nié tout acte répréhensible.
Outre ces accusations de fraude, la décision de Trump est également motivée par des divergences politiques. Elle est perçue comme une économiste « colombe », favorable à des politiques monétaires accommodantes et à une régulation plus stricte des marchés financiers.
Économiste respectée et universitaire reconnue, elle est, pour l’opposition, le symbole d’une Amérique qui n’est pas celle de Donald Trump et elle ferait donc les frais de ses prises de position passées. Après l’arrivée de Stephen Miran, un proche du Bureau Ovale à la Fed, il pourrait s’agir d’un nouveau mouvement du clan Trump pour tordre le bras de la Fed.
L’institution est en effet composée de sept membres, dont le président et le vice-président, qui sont nommés par le président des États-Unis et confirmés par le Sénat. Ses membres ont un mandat de 14 ans, ce qui leur permet – en théorie – de prendre des décisions indépendantes de la politique du moment. Cependant, avec deux sièges vacants, dont un d’ores et déjà occupé par M. Miran, Donald Trump a la possibilité de nommer un nouvel allié qui pourrait influencer la politique monétaire américaine pour les années à venir.
Côté Républicain, on critique la Fed pour sa gestion de l’inflation et de la croissance économique depuis quelques mois et on appelle à un changement de politique. Côté Démocrate, on craint que la banque centrale ne devienne un outil politique entre les mains du président, ce qui pourrait avoir des conséquences négatives pour l’économie américaine.
On ne peut pas non plus dire qu’avant l’arrivée de Donald Trump, la Fed était parfaitement neutre, mais avec les manœuvres présidentielles, le caractère hautement politique de la réserve fédérale éclate au grand jour. Qui emportera ce bras de fer à Washington ? Réponse dans les semaines qui viennent et en attendant, les marchés retiennent leur souffle.