L’argent facile revient encore par vagues. Cette fois, le Bitcoin pourrait en être le premier bénéficiaire de l’argent frais en cours de transit sur le marché crypto. Pour cause : le président américain Donald Trump prépare le stimulus chèque pour les citoyens américains, et plusieurs états préparent également, chacun à sa façon, une nouvelle ère de liquidité pour relancer la consommation.
En octobre dernier, la banque centrale de Chine a ouvert les robinets en injectant 1 100 milliards de yuans, environ 600 milliards de dollars quelques semaines plus tôt. L’objectif est simple : soutenir une économie qui ralentit, stabiliser l’immobilier et aider des collectivités sous stresse économique. Ainsi, quand la monnaie locale faiblit, les capitaux cherchent souvent un refuge.
Bitcoin se positionne donc comme la valeur de réserve numérique. Chaque vague de cash en Asie se diffuse vite vers les actifs risqués comme les actions et les cryptomonnaies. Et les cryptos profitent naturellement de ce mouvement de cash.
Aux États-Unis, la dette américaine dépasse 38 000 milliards de dollars et augmente de 6 milliards par jour. Par conséquent, une inondation de dollars tend à porter les actifs durs. Pour ce faire, Bitcoin sert souvent de protection face à l’expansion monétaire, d’où l’intérêt croissant des populations vers les cryptos.
Le facteur politique s’ajoute à la dynamique monétaire. Des chèques de stimulus financés par des tarifs douaniers sont désormais évoqués à Washington : 1 000 à 2 000 dollars par personne, sous réserve d’un vote au Congrès.
Ce plan se juxtapose à un shutdown fédéral qui entretient l’incertitude. Pendant la pandémie du covid-19, des aides directes ont afflué vers les marchés, y compris vers les cryptos. De ce fait, un nouveau flux pourrait rallumer l’appétit des particuliers vers les actifs à risques comme les actions et les cryptomonnaies. Ce qui pourrait faire exploser les cours des actifs vers des sommets historiques.
Dans cette attente, les investisseurs se repositionnent graduellement sur les actifs à offre limitée. Bitcoin coche cette case et capte, par capillarité, une partie de l’épargne réallouée.
La combinaison de ces forces crée un récit cohérent. D’un côté, les grandes banques centrales hésitent à resserrer davantage, au risque d’étrangler la croissance à cause de l’hyperinflation. De l’autre, les responsables politiques envisagent de doper la demande par des transferts ciblés. Ainsi, capital public et capital privé convergent vers une issue : plus de liquidité globale vers les marchés financiers.
Reste la question clé : le marché répétera-t-il le même scénario de 2020 ? L’explosion de la masse monétaire et des chèques aux ménages américains avait coïncidé avec une envolée de Bitcoin supérieure à 1000%. Les parallèles existent, mais l’histoire ne se répète pas à l’identique. Néanmoins, les signes ne trompent pas.