Il y a encore une semaine, le projet Mantra (OM) faisait figure de référence dans le secteur de la tokenisation des actifs du monde réel. Pourtant tout a basculé dimanche 13 avril 2025, lorsque son jeton (OM) s’est effondré de plus de 90 % en l’espace d’une heure. La question que se posent les investisseurs est la suivante : Mantra va-t-il se relever après ce décrochage spectaculaire ?
Le 13 avril 2025, un portefeuille lié à l’équipe Mantra a transféré 3,9 millions de jetons OM vers la plateforme d’échange de cryptomonnaies OKX. Cette opération bien visible a suffi à déclencher une chute libre du prix, qui est rapidement passé de 6,30 $ à 0,37 $ en moins d’une heure.
Dans la foulée, 17 portefeuilles supplémentaires envoient ensemble environ 227 millions de dollars en jetons OM sur les plateformes d’échange, selon la plateforme Lookonchain. Et tout ça se produit pendant les heures de faible liquidité du dimanche soir, moment critique où le marché est plus fragile aux mouvements des baleines.
Laser Digital, l’entreprise accusée de ces déplacements suspects, a publié un post sur le réseau social X où elle nie complètement les allégations d’arnaques.
Quelques semaines plus tôt, Mantra avait déjà tendu le climat sur sa blockchain en blacklistant plus de la moitié des portefeuilles actifs lors d’un airdrop, sans justification claire.
Cette opacité, combinée à la concentration extrême de l’offre, près de 90 % entre les mains d’initiés, a alimenté les soupçons de manipulation du cours de l’actif. Dès que la vente a été perçue comme interne, la confiance s’est dégradée, entraînant une réaction en chaîne de vente.
En effet , le jeton OM circulait dans un écosystème centralisé avec très peu de liquidité réelle. Quand les premières ventes sont tombées, les carnets d’ordres n’ont pas tenu et les plateformes à effet de levier ont enclenché une série de liquidations. CoinGlass recense plus de 71 millions de dollars liquidés en 12 heures.
Le leader mondial des Exchanges Crypto, Binance, a renforcé ses contrôles de risque dans l’urgence, tandis que les bots de trading automatiques ont accentué la pression vendeuse tout azimut.
En conséquence, le tout s’est transformé en crash auto-alimenté. Ainsi, dans un environnement dans lequel il y avait peu d’acheteurs, des appels de marge ont été émis en cascade, tandis que le marché était incapable d’absorber les volumes.
Le décrochage a été tel que certains analystes n’ont pas hésité à qualifier OM de pire qu’un memecoin, à cause de son décalage entre marketing et réalité on-chain. Certains vont jusqu’à qualité Mantra de “ Terra Luna de ce cycle”.
En vérité, la valorisation de Mantra reposait sur une rareté artificielle. Car une analyse fondamentale du projet permet de comprendre que plus de 77 % des jetons étaient concentrés dans quelques portefeuilles, pendant que le discours officiel parlait de partenariats solides et de tokenisation d’actifs concrets. Même l’annonce du Mantra Ecosystem Fund, censé rassurer les investisseurs, n’a pas suffi à calmer les doutes sur la solidité réelle du projet.
Depuis le point bas à 0,37 $, OM a brièvement rebondi jusqu’à 1,10 $ avant de redescendre autour de 0,86 $ où il s’échange actuellement au moment de l’écriture de cet article. Ce sursaut s’explique en partie par un RSI survendu et un retour dans une zone de support technique entre 0,40 $ et 0,55 $, souvent considérée comme un point d’entrée par les traders spéculatifs.
Lors d’un Space sur X, John Mullin, le PDG de Mantra, a promis un plan de récupération basé sur des rachats et des destructions de jetons, mais n’a donné ni calendrier ni chiffres clairs pour rassurer les investisseurs qui se posent mille et une questions.
Le fonds Mantra Ecosystem Fund de 109 millions de dollars pourrait soutenir ces actions, encore faut-il que les liquidités soient bien présentes.
Si ce décrochage historique laisse plusieurs investisseurs dans le désarroi, il se pourrait que le projet remonte de façon crescendo. Mais pour que Mantra reparte dépasser sa valeur de 6$ ou son ATH de 9$, il faudra bien plus qu’un rebond technique avec notamment une gouvernance revue, une transparence totale et des preuves concrètes que les erreurs passées ne se reproduiront pas.