La banque nationale du Kazakhstan a annoncé que le pays est prêt à diversifier son portefeuille en commençant à investir dans les cryptomonnaies. Une décision stratégique qui reflète l’évolution de la perception des cryptos par les gouvernements, qui les voient de plus en plus comme une valeur refuge et une diversification financière.
L’information a été donnée par le président de la Banque nationale du pays, Timur Suleimenov. Il a précisé que ce mouvement diversifiera une partie des actifs du pays : ces réserves en or, les devises étrangères et les avoirs du Fonds national du Kazakhstan.
L’objectif est d’intégrer une exposition progressive aux cryptomonnaies et aux entreprises du secteur de la finance décentralisée (DeFi), pour un portefeuille plus agressif visant de meilleurs rendements sur le long terme.
Cette démarche s’inspire des expériences d’autres pays qui ont aussi passé le pas. Parmi eux, on trouve les États-Unis qui détiennent environ 200 000 bitcoins, saisis principalement lors de procédures judiciaires et regroupés dans une réserve stratégique de Bitcoin créée par le président américain Donald Trump en mars 2025.
La Norvège, de son côté, investit indirectement dans des entreprises liées à la blockchain et à la crypto, avec une approche prudente, mais graduelle. Certains pays du golfe ont également diversifié une petite partie de leurs avoirs via des ETF crypto et des actions cotées.
En comparaison, le Kazakhstan adopte une méthode plus structurée et conservatrice que le Salvador, qui a fait le choix radical d’un usage officiel du Bitcoin comme monnaie nationale à côté de la monnaie locale.
La volatilité des crypto-actifs impose une approche progressive et rigoureuse. Bien loin d’une stratégie de « tout ou rien », le Kazakhstan veut établir des allocations limitées pour complémenter leurs investissements traditionnels. Cette allocation devrait donc représenter un petit pourcentage du portefeuille total, afin de préserver la stabilité des réserves.
Selon le gouvernement, cette diversification est motivée par deux facteurs essentiels : D’un côté, il s’agit d’anticiper l’évolution des marchés financiers mondiaux, où les actifs numériques deviennent des instruments de plus en plus courants. De l’autre, maximiser les rendements potentiels reste toujours un objectif, tout en contrôlant le risque grâce à un suivi renforcé.
Même si cet investissement reste prudent, il montre la reconnaissance des cryptomonnaies comme classe d’actifs à part entière par un État immensément riche en ressources naturelles.
On peut imaginer le pays bien utilisant ces ressources naturelles pour miner du Bitcoin, par exemple, comme le fait le Salvador, premier pays à avoir adopté officiellement le Bitcoin comme monnaie légale. Le Kazakhstan rejoint ainsi la tendance mondiale qui voit des pays et des banques centrales intégrer, petit à petit, les cryptos dans leur stratégie de réserves.
À terme, ce genre d’investissement pourrait inspirer d’autres pays émergents à faire la même chose. Pourquoi les pays africains ? Les cryptos ne sont plus seulement des outils spéculatifs. Elles deviennent peu à peu des instruments de diversification financière utilisés au plus haut niveau pour redéfinir l’avenir de leur économie..