Le bitcoin est en tourment, avec une perte de plus de 20 % depuis son sommet historique, le 20 janvier 2025 à 109 000$. Ce qui ravive les inquiétudes d’un retournement brutal. Pourtant, certains y voient un simple temps d’arrêt dans un cycle toujours actif. Pour Timothy Peterson, cette baisse du roi des cryptos et du marché global reste modérée au regard des précédents marchés baissiers, et s’inscrit d’ailleurs dans une phase classique de consolidation plutôt qu’un effondrement structurel.
Selon Timothy Peterson, analyste chez Cane Island Alternative Advisors, la baisse actuelle du bitcoin n’a rien d’exceptionnel au regard de l’historique du marché. Il la qualifie de phase normale dans le cadre d’un cycle crypto classique. En effet, « seuls quatre bear markets ont été plus sévères que la baisse actuelle en termes de durée : ceux de 2018, 2021, 2022 et 2024 », note-t-il dans une publication sur le réseau social X (ex Twitter), le samedi 22 mars 2025, avant d’ajouter que de tels replis se produisent généralement une fois par an. Ce qui est important à comprendre.
Ses projections reposent sur plusieurs points clés :
- La durée moyenne anticipée de la correction : 90 jours, au maximum ;
- Le risque d’un effondrement sous les 50 000 dollars : jugé très faible compte tenu de l’adoption croissante et du soutien institutionnel ;
- La probabilité d’une chute sous les 80 000 dollars : également faible, selon les tendances observées ;
- Une prévision de marché : un recul potentiel dans les 30 prochains jours, suivi d’un rally de 20 à 40 % à partir du 15 avril, en cohérence avec les précédents cycles, notamment autour du « jour 120 ».
Si cette analyse venait à se confirmer, elle pourrait réactiver l’appétit spéculatif de certains investisseurs à court terme. La dynamique haussière post-avril, si elle avait lieu, pourrait servir de catalyseur pour un nouveau momentum.
Mais à ce stade, les conditions macroéconomiques et l’absence de capitaux frais demeurent des obstacles à un retournement franc. Le scénario d’un rebond printanier repose ainsi sur un équilibre précaire entre confiance technique et déclencheurs externes.
Au-delà de l’analyse technique, d’autres signaux pèsent sur le moral des marchés. En toile de fond, les tensions commerciales déclenchées par les récentes politiques tarifaires du président Donald Trump ont ravivé les craintes d’un ralentissement mondial.
Ces annonces ont provoqué une chute conjointe du bitcoin et d’autres actifs à risque, ce qui a remis en cause, au moins temporairement, la narration du bitcoin comme « valeur refuge ».
Ce désengagement se reflète dans les données on-chain. Le dernier rapport de Glassnode montre que le « Hot Supply » (soit la proportion de BTC détenus depuis moins d’une semaine) est passé de 5,9 % en novembre 2024 à seulement 2,3 % au 20 mars 2025.
En parallèle, une étude de CryptoQuant souligne que la majorité des investisseurs de détail est déjà sur le bitcoin, ce qui réduit l’espoir d’un afflux de capitaux neufs à court terme. Ce contexte limite les perspectives de rebond immédiat, malgré les espoirs placés dans un éventuel rallye post-avril 2025.
Loin d’un simple mouvement technique, cette phase de repli renseigne sur la fragilité persistante du marché face aux chocs externes. Si les projections de Timothy Peterson se concrétisent, le marché pourrait retrouver un certain équilibre d’ici au début de l’été, c’est-à-dire à partir de juillet prochain. Mais en l’absence de signaux macroéconomiques favorables ou d’une dynamique renouvelée, le bitcoin risque de rester sous pression. Reste à savoir si la résistance actuelle constitue une base solide pour une nouvelle phase haussière, ou simplement une accalmie temporaire avant d’autres turbulences à venir.
