Michael Saylor, patron de Strategy et ses boîtes de bitcoins, l’idée visionnaire d’un « bitcoin en réserve stratégique » a fait tache d’huile partout dans le monde. Les États-Unis ont été les pionniers. L’Asie, avec Metaplanet au Japon, a rapidement suivi le mouvement. L’Europe, jusqu’ici spectatrice, vient de prendre une position inattendue avec The Blockchain Group (TBG). Le 1er mai 2025, la société a dévoilé une ambition titanesque : accumuler 260 000 bitcoins d’ici 2035. Un tournant majeur et sans aucun doute un choc d’influence.
The Blockchain Group a élaboré un plan méthodique, chiffré, étalé sur dix ans. L’objectif : 1 % de l’offre totale de bitcoin. « Si bitcoin atteint 1 à 2 millions d’euros, 210 000 BTC représenteraient entre 210 et 420 milliards d’euros de valeur nette », précise le rapport annuel de The Blockchain Group (TBG). Une hypothèse audacieuse, mais pas irréaliste selon ses dirigeants qui restent confiants.
Pour financer ce plan, TBG prévoit un savant mélange : émissions d’actions via des warrants dynamiques, obligations convertibles en bitcoins, cash-flow opérationnel issu de ses plateformes de trading, et même des fusions-acquisitions ciblant des entreprises déjà riches en bitcoins.
Ce modèle hybride rappelle Strategy (ex MicroStrategy), mais avec une touche particulièrement européenne. L’entreprise mise sur « l’accumulation rapide dans les conditions les plus accréditives possibles ». Autrement dit : acheter sans diluer trop rapidement, ni risquer l’effet de levier extrême.
Déjà cotée sur Euronext Growth Paris (ALTBG),The Blockchain Group a vu son cours s’envoler de 474 % en six mois. Ce mouvement est soutenu par des investisseurs crypto-natifs comme Fulgur Ventures, UTXO Management et TOBAM. Et par un nom respecté : Adam Back, stratège de TBG.
Pourquoi ce pivot stratégique vers Bitcoin ? La réponse tient en quatre mots : rareté, sécurité, inflation, indépendance. Le PDG Alexandre Laizet le résume ainsi : « Il n’y a pas d’alternative. Bitcoin est aujourd’hui la seule réserve stratégique crédible face à la dépréciation des monnaies fiduciaires. » Dans son rapport, il poursuit : « Il n’y a pas de plan B. Il n’y a que 21 millions de bitcoins, et nous voulons en capter 1 %. »
Ce discours résonne à l’heure où les banques centrales hésitent, où les monnaies se fragilisent et où la méfiance envers l’euro monte. The Blockchain Group ne veut plus dépendre d’actifs libellés en fiat. Elle veut un actif mondial, incorruptible, audité par le code, non par les banques centrales et les États.
Le halving de 2024 a déjà réduit l’émission à 3,125 BTC par bloc. D’ici 2033, il ne restera plus grand-chose à miner. Acheter maintenant, c’est miser sur la contraction de l’offre et l’effet FOMO. Pour Laizet, c’est aussi une manière de se détacher d’un « système financier basé sur des promesses non tenues ».
L’initiative de The Blockchain Group a pris de court une partie de l’écosystème. Jusqu’ici, l’Europe brillait par son inertie stratégique. Trop régulée, pas assez audacieuse. Désormais, c’est une entreprise européenne qui clame vouloir devenir « le premier détenteur corporate de bitcoin en Europe ».
Et cela fonctionne. « Les sociétés de trésorerie bitcoin sont les entreprises à la croissance la plus rapide en Europe », affirme The Blockchain Group dans son rapport. Leur indicateur interne, le « BTC Yield » (Bitcoins par action diluée), a progressé de 709 % au premier trimestre 2025. Ce ratio est leur North Star : plus il grimpe, plus les actionnaires y trouvent leur compte. Mais ce n’est pas qu’un pari financier. C’est une posture industrielle. Une vision sur dix ans. Une rupture avec la mollesse stratégique de nombreuses entreprises européennes. »
Longtemps restée silencieuse face à la course pour l’adoption de Bitcoin, l’Europe ne faisait aucun bon signe. Mais désormais, elle a un champion. The Blockchain Group envoie un message fort : l’Europe peut aussi rêver grand comme les autres continents, accumuler du bitcoin méthodiquement, et pourquoi pas, mener la course au leadership mondial.
